Dans des mers aux carreaux bien ordonnés
Et des casques de moto brisés par des vagues documentées,
Des crabes dansent sur des bureaux bruyants
Et des bikinis dans les ordinateurs.
Les stylos noirs se fondent avec les hommes importants de la falaise
Dans une soupe grise qui invite à la réflexion
Le blanc et le noir forment un tout d’où jaillit un cauchemar quotidien
L’océan efface tous les soucis
Une échelle grince,
La pelle oublie la terre,
Un corps sans peau peint l’ombre,
Le mur avale la couleur,
Nu comme un mot suspendu,
Les bras glissent,
La poussière danse autour,
Et tout s’efface dans la chute du geste.
Œuf éclaté,
Poulet sans forme,
Rouge à lèvres sur le vide.
Vin entre les doigts,
Poussin dans la lumière floue.
L’ananas se fond en éclats,
Nourriture pour chiens oubliée.
Les ombres mangent,
Le silence s’étale sur la table
Cela fait déjà trois jours, les yeux gouttent à cause d’elle, qui rit.
Silencieux
Nourriture divine
Bosses, collines, têtes
Laisse le paysage partir et regarde
Regarde, regarde, regarde sans rêve
Le café vole,
Le chien danse,
La cuillère chante,
La théière dévisse le ciel,
Les plantes murmurent,
Les chaussures respirent,
Les tasses sautent
Un instant dans l’air,
Sur l’assiette danse la pluie.